They scream, and they cry. Much as you're doing now (Scarecrow)

Physique : On a toujours dit du jeune Jonathan Crane qu'il était incapable d'accomplir des prouesses en sport, et c'est une conclusion qui n'a pas changé avec le temps. Des raisons de ses vieilles brimades scolaires, il en a gardé la carrure frêle et peu imposante. À quoi bon le blâmer encore d'avoir pris le parti d'affiner son esprit plutôt que ses muscles ? Des cheveux mi-longs, d'un châtain foncé et soigneusement coiffés règnent au dessus d'un visage fin qui inspire la confiance et la douceur. Une paire de lunettes transparentes surplombent son nez et accordent à ses yeux bleu-vert un reflet de savoir et de sérieux. À première vue, il s'agit d'un homme brillant et impliqué dans ses recherches, un peu trop parfois, mais toujours discret et propre sur lui. Un masque qu'il remplace rapidement par un autre, plus précisément un vieux sac de paille, très proche de celui qui constituait à l'origine la tête des épouvantails dans les champs de culture, troué pour les yeux et cousu grossièrement au niveau de la bouche pour lui permettre de parler distinctement, tout en donnant à son masque un petit supplément esthétique et "halloweenesque". Ce masque enfilé, Jonathan Crane devient Scarecrow, autrement dit l'Épouvantail, un élément catalyseur dans l'expérimentation de ses toxines sur les individus, la réaction phobique s'éveillant plus rapidement et intensément lors de son port, en plus d'assurer un minimum d'anonymat bien entendu.

Caractère : Le Dr Crane est ce qu'on pourrait appeler un sadique, dans sa volonté de déclencher la peur et donc la souffrance morale et psychologique chez ses cobayes, bien que cela reste encore dans le cadre strict de ses expérimentations, la vision de sa réussite de contrôle et de domination sur l'esprit humain lui est toujours plaisante. Cependant, il ne se livrera que très rarement à de la violence gratuite, puisque ses toxines sont avant tout utilisées sur les internés ou les futurs patients qu'il espère recevoir dans son département, ainsi que sur toute personne se révélant être un obstacle social pour lui. La vengeance quant à elle est également un moteur plus que récurrent, plus d'une fois employée au cours de sa jeunesse pour triompher de ceux qui l'avaient blessé et persécuté. Son enfance gâchée a fait de lui un homme froid et distant, si ce n'est cruel, fasciné par le cerveau, ses réactions face à l'anxiété et la peur, et donc uniquement préoccupé par l'élaboration et l'amélioration de ses toxines. Ses études et son comportement criminel auraient pu être les seules grandes lignes de sa vie, s'il n'avait fait la rencontre d'une jeune fille alors perdue de vue des années durant, issue d'une vieille amourette d'enfant à sens unique. Bien qu'ayant tout fait pour gagner son cœur et l'arracher aux bras masculins qui la possédaient avant lui, Crane se trouve maintenant dans la difficulté de se montrer présent pour la demoiselle et surtout, lui cacher toutes ses expériences entre les murs d'Arkham.

Particularité(s) : Utilise essentiellement des produits hallucinatoires pour se battre, bonnes connaissances en chimie pour élaborer lui-même ses toxines

La naissance, le droit de vie de Jonathan Crane devaient lui avoir été accordé par accident, ce qui pourrait expliquer le départ précipité de son père avant d'assister à toute venue au monde, le désintérêt complet et l'absence d'affection de sa mère pour la progéniture qu'elle avait expulsé de ses entrailles, et parce qu'il est un enfant né hors mariage, le comportement abusif de sa grand-mère trop portée sur la religion, en charge de son petit-fils. À chaque fois qu'elle désapprouvait vigoureusement le comportement du garçon, la mégère ne tardait pas à l'enfermer dans une vieille église désaffectée, ne servant guère plus que d'habitat aux corbeaux, après l'avoir forcé à enfiler une combinaison imprégnée d'une pommade de sa composition censée exciter les volatiles et les obliger à en attaquer la source. Ces mauvais traitements eurent pour effet chez Jonathan d'éveiller un goût particulier pour la peur, et paradoxalement une certaine affinité avec les corneilles qui lui faisaient office de compagnie. C'était de loin les seuls hospices où il pouvait encore se réfugier à cette époque.

Celle de la scolarité ne l'a pas non plus épargné. Brimé par les enfants de son âge à cause de sa maigreur et de son physique de petit intello, avec ses grosses lunettes rondes et son assiduité au travail, il collectionnait les insultes, les coups et les surnoms désagréables, tel que "rat de bibliothèque", "Ichabod" par rapport au personnage froussard de la nouvelle de Sleepy Hollow ou le plus fréquent, "épouvantail". C'est à ce moment-là que ses obsessions pour la peur et son désir de vengeance se renforcent, l'emplissant de haine contre l'ensemble de ses camarades et professeurs. Il n'y avait pour lui dans ce monde de violences infantiles qu'une unique source de lumière : la petite Stephanie Dent. S'étant montré méfiant au premier abord, Jonathan finit par apprécier la compagnie de la fillette, la seule à vrai dire, dont la gentillesse l'avait même rendu amoureux. Mais cette complicité ne dura qu'une année, puisqu'elle changea d'école à la fin de cette même année. Il se promit néanmoins de la retrouver quoi qu'il advienne.

Les années de lycée ne furent plus glorieuses d'un point de vue social, mais Crane s'impliquait beaucoup trop dans ses études pour prêter davantage attention à tout ce qu'on lui jetait à la figure, renforcé par l'expérience du primaire. Malheureusement, pour avoir été piégé par la jeune fille qu'il avait eu le courage d'inviter au bal costumé de l'établissement et son petit ami, Jonathan retombe dans son désir obsessionnel d'obtenir vengeance, ce qu'il fit en arrivant déguisé en épouvantail d'halloween sur le parking du lycée, arme à feu chargée entre les mains, pour mitrailler le couple dans leur voiture, ce qui leur provoqua un accident de la route au moment de fuir, apeurés, les coups de feu de cette créature de la nuit. C'est alors le tout premier meurtre de Scarecrow, lequel découvre le plaisir de susciter la peur, au point de provoquer la mort. Par la suite, le jeune homme assassine sa grand-mère.

Grâce à ses études, Crane trouve un emploi à l'Université de Gotham en tant que professeur de psychologie, axé sur l'étude de la peur, non sans se débarrasser du précédent titulaire qui n'y accordait pas assez d'importance à son goût, à l'aide d'un puissant hallucinogène confrontant psychologiquement une personne à ses plus grandes angoisses, au point d'avoir eu raison du professeur. Cependant les cours du Dr Crane étaient controversés par rapport à ses leçons délivrées de manière expérimentale, c'est-à-dire directement sur les élèves ou lui-même par le biais des produits de sa propre fabrication, dans un but purement pédagogique d'après lui. Jusqu'au jour où l'une de ses démonstrations des réactions physique du corps face à la peur blessa une de ses élèves en manquant de lui ôter un oeil (un simple coup de feu dans un pot de fleur dont un tesson coupa l'étudiante du premier rang au visage). On le vira sur le champ, décision qui déplût fortement à Crane puisqu'il tua les responsables de sa démission peu de temps après.

De mèche avec quelques mafieux de Gotham, il maquillera habilement ses crimes précédents avant de prendre le chemin de l'asile d'Arkham, en tant que psychiatre, où il se trouve enfin libre d'expérimenter ses produits directement sur les patients, agissant sous le masque de Scarecrow, "l'épouvantail", le surnom favoris des gamins haïs de son enfance. Coup du destin ou non, c'est dans les couloirs de cette maison de fous et de potentiels cobayes que Jonathan Crane retrouve Stephanie Dent, travaillant en tant qu'infirmière. Mais son bonheur est de courte durée lorsqu'il apprend que la belle est déjà conquise, aussi obtient-il en secret un rendez-vous avec son compagnon pour l'exposer à ses toxines hautement concentrées, au point de lui faire perdre la boule. Crane resta ensuite aux côtés de Stephanie en prétextant la soutenir face à la déchéance mentale de son ex-époux, jusqu'à ce qu'elle finisse par lui accorder son amour.